Transporteurs routiers : quelles énergies nouvelles pour les poids lourds ?
Avec l’augmentation du coût du gasoil, les transporteurs routiers réfléchissent à se tourner vers de nouvelles énergies pour les poids lourds. Camions GNV, camions électriques, camions à hydrogène… quelles sont les alternatives au gasoil pour le transport routier de marchandises ?
Pourquoi est-ce le bon moment pour réfléchir à l’abandon progressif du gasoil ?
Une période propice à la transition verte
Que ce soit au niveau européen ou national, de nombreuses actions ont été mises en œuvre pour favoriser l’utilisation de camions plus « verts » :
- L’UE oblige les constructeurs à réduire les émissions de CO2 des poids lourds de 15% à partir de 2025 et 30% à partir de 2030 (par rapport à 2019).
- La loi de finance pour 2019 prévoit la prolongation du dispositif de suramortissement pour les véhicules utilisant des énergies propres jusqu’à la fin de l’année 2020. Il concerne les poids lourds roulant grâce à l’énergie électrique, à l’hydrogène, au GNV, au biométhane ou au ED95.
- La LOM prévoit des initiatives pour développer l’usage des camions roulant au gaz avec notamment la possibilité de raccorder des stations de ravitaillement en gaz naturel comprimé au réseau de transport.
Le retour de la maîtrise des coûts
Changer de carburant permet aux transporteurs routiers de faire baisser le coût du transport. L’électricité, l’hydrogène ou le GNV sont beaucoup moins taxés que le gasoil, ce qui est en fait des solutions vous permettant de mieux maîtriser vos frais de carburant.
Donner une image positive de votre entreprise
Les clients sont de plus en plein sensibles à l’impact écologique des moyens de transports utilisés pour livrer leurs marchandises. Opter pour des solutions plus vertes permet de vous démarquer de la concurrence en mettant en avant des transports plus propres.
Le GNV, l’alternative immédiate
Le GNV (gaz naturel pour véhicules) est à l’heure actuelle l’alternative la plus aboutie pour remplacer le gasoil. C’est surtout un carburant beaucoup moins cher que le gasoil, ce qui permet d’amortir le surcoût lié à l’achat de camions GNV.
Le GNV est disponible sous deux formes le GNL (gaz naturel liquide) et le GNC (gaz naturel comprimé) :
- Le GNC est à réserver pour les trajets courts, dans le cas du transport de messagerie par exemple. L’autonomie de ces véhicules roulant au GNC rend difficile leur utilisation sur des longs trajets (même si l’autonomie des camions est en augmentation). Son stockage à température ambiante le rend cependant plus facilement manipulable que le GNL.
- Le GNL propose quant à lui une plus grande autonomie, mais le ravitaillement est plus compliqué car il nécessite des stations spécifiques (encore trop rares en France) et implique des manipulations contraignantes (pour des questions de sécurité).
Il existe aussi des camions roulant au bioGNV, qui est un biocarburant issu de déchets organiques (ex : le biométhane).
L’électrique, la solution la plus médiatisée
Actuellement, on ne parle que de véhicules électriques. C’est un peu la grande mode du moment. De nombreux constructeurs de poids lourds ont d’ailleurs annoncé le lancement prochain de camions électriques sur le marché.
Pour l’instant, ces poids lourds se destinent plutôt à des livraisons sur des distances courtes. Un effort technologique est encore nécessaire pour que les PL électriques soient opérationnels sur les longs courriers. Il faut notamment améliorer le temps de charge, qui est un actuellement un vrai frein pour les transporteurs routiers. Plus de bornes sont également nécessaires pour permettre une véritable autonomie des poids lourds électriques sur le territoire français.
L’hydrogène, une solution en déclin ?
Face aux véhicules électriques, une autre solution existe mais dont on parle moins : les camions à hydrogène. Les camions électriques sont encore loin de proposer une autonomie suffisante pour le transport routier de marchandises alors que l’hydrogène pallie facilement ce problème. L’hydrogène n’est cependant pas une solution miracle : c’est un carburant qui demande beaucoup de ressources pour être produit et qui peut présenter des risques. C’est une solution encore trop coûteuse pour les transporteurs routiers.
L’amélioration des piles à hydrogène (piles à combustible) va peut-être permettre de relancer l’intérêt de l’hydrogène pour les poids lourds.